Le comportement végétarien dans son environnement social contemporain - Partie 2
Source : Le comportement végétarien dans son environnement social contemporain sur le site de Denis Bloud où vous pouvez trouver d'autres textes intéressants.
Ce qu'il importe pour le moment de noter, c'est l'opposition systématique des autorités à ce qui n'est finalement que du bon sens et de l'évidence. Car au-delà du débat sanitaire, il y a un problème politique. La prévention de terrain implique une prise en charge responsable qui automatiquement va déterminer des choix individuels, libres, éventuellement divergents des lignes directrices imposées à la masse par les autorités. En ce sens le comportement végétarien n'est que la partie émergente d'un comportement conforme aux lois biologiques de la nature, donc en conflit direct avec tout ce qui est faustien, artificiel et fondé sur le développement de l'ego humain pour manipuler à son profit les lois naturelles.
Le végétarien radicalise la revendication hygiéniste et se voit donc immédiatement marginalisé par des arguments d'autorité plus que par la logique. Il représente, par son existence même, un rappel vivant de la situation de crise, passée ou à venir. Il renvoie autant à une époque de cueillette immémoriale qu'à une éventualité de disette et de pénurie : il ne peut donc pas être très populaire, même chez ceux qui n'ont pas d'intérêt commercial à l'alimentation industrielle et qui même verraient un avantage financier à un régime plus strict. Les réactions des carnivores, selon notre expérience de végétariens, sont souvent celles d'enfants qui craignent de se voir retirer leurs jouets ou qui se sentent agressés par un comportement plus responsable que le leur. Mais la marginalisation sociale ne suffit plus à faire peur aujourd'hui, au contraire.
Autrefois, un végétarien était très mal vu. Au XIIIe siècle par exemple, le refus de manger de la viande dans une auberge suffisait à vous faire accuser d'hérésie cathare et à conduire au bûcher, comme cela est souvent arrivé aux fidèles de cette religion gnostique. Et avant eux à ceux de la même filiation : les orphiques, les pythagoriciens, les zoroastriens et manichéens, les platoniciens, nazaréens puis ébionites, pauliciens, bogomiles et jaïnistes.
Le refus des sacrifices d'animaux -qui ne sont que des formes ritualisées de la boucherie- a toujours été la pierre d'achoppement et en même temps la pierre de touche des gnostiques et des purs dans l'histoire de l'humanité.
En même temps, l'histoire du comportement végétarien se confond en grande partie avec celle de l'élite intellectuelle et spirituelle : les plus grands noms peuvent facilement être rattachés à ce mouvement depuis Pythagore : Socrate, Platon, Plotin et son école, Sénèque, Ovide, Pline. Les disciples Pierre, Matthieu et Jean. Saint Jérôme, la plupart des Pères fondateurs de l'Eglise romaine jusqu'au concile d'Ankara où il fut décrété que les prêtres qui refuseraient de manger de la viande seraient destitués. Puis Abélard, Bacon donc peut-être Shakespeare- saint Bernard, Gassendi, Rousseau, Voltaire à la fin de sa vie, Newton, Bossuet, Fénelon, Pascal; jusqu'au père spirituel du végétarisme moderne, le Français J.A. GLEIZES (1773-1843) qui écrivit les 1 300 pages du premier livre de synthèse sur le sujet: "Thalysie ou la Nouvelle Existence", paru en 1840, alors que l'école romantique reprenait le flambeau avec Shelley, Lamartine, Nodier, Bernardin de Saint-Pierre, Byron, puis Victor Hugo, Michelet et Richard Wagner. Nous sommes donc en très bonne compagnie, même si ces fortes personnalités n'ont pas toujours fait l'unanimité sur leur production. La plupart de ces génies ont confirmé que sans leur régime, ils n'auraient jamais pu travailler aux niveaux où ils voulaient se placer.
Dans les campagnes comme autrefois, ou dans les milieux manuels soumis à un fort conformisme social, la communion aux rites alimentaires acceptés conditionne encore l'intégration. Un ami médecin d'un pays de l'Est, travaillant depuis plus de vingt ans en Suisse, s'est vu refuser la bourgeoisie d'un bourg valaisan parce qu'il était végétarien et ne participait donc pas à la vie populaire. Le conformisme alimentaire est encore de règle dans la plupart des communautés humaines telles que les armées, les hôpitaux, les prisons, les écoles et dans la plupart des communautés monastiques, à part les Chartreux, Carmes et Trappistes et certaines petites Eglises.
Etre végétarien, c'est donc plus affirmer le rejet de fausses valeurs marchandes que celui d'aliments particuliers. Car refuser l'aliment industriel c'est presque toujours refuser de consommer des produits issus de l'exploitation du règne animal, médicaments inclus par le biais de l'alibi des expériences animales. Les leurres et appâts jetés sur le marché pour flatter la convoitise se placent en fin de chaîne alimentaire, l'usine agro-alimentaire constituant en quelque sorte un nouveau chaînon entre les consommateurs humains et les produits naturels. Le végétarien court-circuite cet intermédiaire parasite et recherche un aliment végétal encore proche de l'état naturel, moins manipulé et donc moins pollué.
Le végétarisme est à la source d'une contre-culture qui intéresse non pas tellement la vie gastronomique de l'individu mais plutôt le tissu de ses relations sociales. Il remet en cause tout le système primaire des gratifications orales par lequel le pouvoir a prise sur les consommateurs. En Angleterre et en Allemagne par exemple, les végétariens commencent à se poser en minorité agissante, qui revendique le droit à la vie de ceux qui sont encore considérés comme des objets dans les législations humaines : les animaux, mammifères en particulier.
La philosophie mécaniste de Descartes ou de Malebranche, où les hurlements de la chienne gravide éventrée ne sont que des "vents passant par des tuyaux", est encore à la base de la médecine "mécanistique" comme l'appelle Hans Nieper, avec ses rites sacrificatoires aussi immuables qu'inutiles. La morale élémentaire voudrait que l'on respecte la valeur intrinsèque des autres êtres que, selon Kant, "nous devons toujours considérer comme étant des fins qui se justifient par elles-mêmes, comme trouvant leur propre but en eux".
L'argument des adversaires du végétarisme est évidemment de confondre règne végétal et règne animal et donc de dénier aux végétariens le droit de s'alimenter. Bien que de nombreux cas de non-alimentation -ou inédie, respirianisme- aient été constatés chez des mystiques ou des ascètes, il existe tout de même des degrés dans le comportement végétarien. Ne pas manger d'êtres vertébrés -donc mammifères, oiseaux, poissons, reptiles- est déjà un grand pas en avant. Eviter ensuite les mollusques et les insectes, peu appétissants par ailleurs, en est un autre que l'on franchit dans la même foulée en général.
Ensuite, au niveau des monocellulaires, l'on peut discuter s'il convient de manger des bacilles lactiques de choucroute. Mais l'on est déjà très loin de la désagrégation d'organismes supérieurs. A mon avis, il existe une différence fondamentale entre le règne animal et le règne végétal, qui fait qu'à partir des unicellulaires et des végétaux, il n'existe plus de "sang" ou de souffle ou d'âme mais une énergie enzymatique simple. A ce niveau, les ésotéristes diraient qu'il n'y a plus de "corps de désir" mais seulement un corps chimique et un corps éthérique, directement assimilables. Il est démontré que les cellules humaines assimilent les cellules végétales sans vraiment les détruire, par exemple les molécules -pourtant énormes et très proches de celles de l'hémoglobine- de la chlorophylle. Absorber un végétal cru n'est pas le tuer mais le transférer à un autre niveau d'activité moléculaire. En revanche, chauffer à plus de 60 degrés Celsius tue effectivement le végétal et l'animal, en détruisant ce qui est finalement l'essence de la vie : les enzymes. Lire à ce sujet l'excellente étude du Dr Edward HOWELL : "Food Enzymes for Health and Longevity", Omangod Press, 1980, dont la traduction française a été réalisée à Genève par la Fondation Soleil. Par ailleurs la plante n'est en général ni "tuée" ni détruite, dans la mesure où le végétarien n'en prend que les fruits dans le sens large, c'est-à-dire les graines et les divers péricarpes et même tubercules et feuilles, sans réellement porter atteinte à la vie de la plante.
Prendre les racines ou la plante entière implique une destruction apparente, mais il faut tenir compte du fait que la vie même des plantes potagères est limitée à un ou deux ans dans la presque totalité des cas. Au lieu de pourrir en terre et d'être décomposée par les micro-organismes du sol, la racine comestible sera métabolisée et assimilée avec ses énergies vivantes, encore utiles; ce qui explique sans doute les vertus thérapeutiques étonnantes des racines. Avec toujours cette notion que je ressens fortement d'une absorption sans destruction, par une sorte d'osmose, sans discontinuité de la vie tant que l'aliment n'a pas été soumis à la manipulation de la cuisson. La dialectique du Cru et du Cuit de Lévi-Strauss est une structure utile mais je crois que l'état de véritable culture est mieux représenté par le cru -par le respect du tissu vivant des plantes- que par la détérioration thermique de la cuisson. Ce n' est pas pour autant que je défende "l'instinctothérapie" de Burger, dont je retiens surtout la démonstration biochimique mais dont je récuse l'artificialité naïve d'une table coûteuse, offrant une variété luxueuse d'aliments jamais vraiment disponibles en même temps dans la réalité. Et surtout prenant pour époque de référence les périodes glaciaires pendant lesquelles certains groupes humains n'ont pu survivre que par la consommation de viande, qu'ils faisaient cuire pour pouvoir surmonter leur dégoût et pour neutraliser les effets de la putréfaction. Pourquoi alors ne pas prendre pour référence les survivants d'accidents d'avion et prôner l'anthropophagie ? Manger "la plante jaunissante" ou mûrie, comme cela est prescrit aux premiers hommes au début de la Genèse, est un ordre clair, qui met en relief le fait que la plante en fin de vie peut être consommée sans remords, sans enfreindre l'interdiction de manger "la chair avec le sang".
Cette référence au texte biblique mérite un certain examen (CALQUE 4.1) où nous constaterons que la régression humaine, illustrée par la chute et par l'éloignement de Dieu, s'accompagne d'une régression alimentaire et vitale: l'être humain passe du fruitarisme initial (avant la chute)à l'agriculture (après la chute),puis au nomadisme et à l'élevage(après le meurtre d'Abel); pour finir après le déluge) par l'omnivorisme de la décadence actuelle, malgré l'exemple donné par le végétarien Daniel au roi Nabuchodonosor. (calques 5.2a/b)
Cette incursion dans l'aspect philosophique, historique et traditionnel du comportement végétarien repose le problème de la vie et de la mort sous un nouvel éclairage, qui nous oblige à une vision globale, donc écologique et planétaire. Sans refouler la question du tiers monde, qu'un seul schéma suffira à bien poser, celle de l'environnement, par son urgence intrinsèque, vient tout naturellement à la suite des considérations précédentes.
Pour revenir à cette nouvelle défense de la vie par ceux qui la respectent le plus logiquement, les végétariens, nous constaterons que ces derniers associent normalement d'autres revendications à leur comportement, qui pourrait rester discret et tolérant. Mais le silence n'est plus possible pour les raisons décrites précédemment. Défendre la vie animale implique forcément, non seulement d'être végétarien, mais de protester contre l'industrie de la fourrure, contre la chasse, contre les élevages en général et contre certains zoos concentrationnaires, contre la plupart des spectacles d'animaux "savants" et surtout contre la vivisection dans les laboratoires de cosmétiques, d'armements et de drogues médicamenteuses, qui se partagent à peu près également cet ignoble marché de dupes. De la croisade pour les frères animaux, le végétarien en arrive tout naturellement à la défense du milieu naturel de ces derniers et des hommes : l'environnement, le milieu vital. Et aussi à la défense des autres minorités exploitées par les mêmes forces négatives du profit : le tiers monde, le quart monde et les autres oubliés de ce qui se croit "un progrès".
L'ensemble des revendications impliquées par un comportement végétarien responsable a été parfaitement décrit par Armand Dumoulin,ancien président de la Société Végétariene de Genève et de Suisse Romande, dans un manifeste ainsi rédigé en août 1985, que l'on peut considérer comme la charte du néovégétarisme actuel. (CALQUE 6.1)
"Nous, végétariens du monde, demandons à chaque individu et à tous les gouvernements nationaux et organisations internationales de se joindre à nous pour une prise de conscience globale, permettant à l'homme de se transformer et de retrouver sa place dans l'Univers.
Vu la situation dans laquelle se trouve notre planète, il est urgent de passer à l'action, selon les principes suivants.
- Arrêter immédiatement tout déboisement et déclarer "parcs internationaux" toutes les forêts vierges qui restent sur la planète.
- Eliminer les causes de la pollution de l'espace vital.
- Entreprendre le reboisement à l'échelle mondiale, en imitant la nature : régénérer les sols et reverdir les déserts par des méthodes biologiques.
- Développer les énergies douces et renouvelables, pour remplacer les carburants fossiles (avant tout le pétrole) et le nucléaire, énergies polluantes et dangereuses.
- Abolir les systèmes militaires, instruments de pouvoir et de profit, indignes de l'homme.
- Réinstaurer la confiance universelle entre les hommes en développant une dynamique de fraternité.
- Réaliser le végétarisme pour qu'il devienne la règle générale de vie.
Il faut dix fois plus de terre arable pour nourrir un carnivore que pour nourrir un végétarien. Chaque citoyen du monde doit avoir accès à la terre pour cultiver sa propre nourriture. Par le végétarisme, le problème de la famine peut être résolu.
Depuis Hermès Trismégiste en ancienne Egypte, Pythagore en Grèce et le naturaliste latin Pline l'Ancien, jusqu'à nos jours, de grands sages et thérapeutes n'ont cessé de prôner les vertus nutritives et curatives, pour le corps et pour l'esprit, d'une alimentation naturelle fondée sur le végétarisme.
Si l'humanité veut que le monde change, il faut qu'elle modifie ses habitudes de vie, en prenant conscience de la valeur spirituelle du végétarisme."
Ce credo du nouveau végétarisme peut paraître ambitieux et aller au-delà d'un simple régime alimentaire. Mais à la réflexion, le choix de la vie contre la mort pose une dialectique rigoureuse avec un enchaînement déterministe implacable, qui n'avait peut-être pas été perçu antérieurement : le comportement végétarien, par sa logique interne en faveur de la vie naturelle contre les antivaleurs marchandes, apparaît comme la base sur laquelle les autres mouvements doivent finalement venir se poser sous peine de rester superficiels. Avant de venir apporter de nouvelles règles de vie pour un monde plus sain, il faut avoir intégré en soi-même ce choix. Or le comportement végétarien me semble être l'attitude la plus sincère qui soit compatible avec une survie dans le monde industrialisé, tout en offrant une solution écologique vraiment à la mesure du problème actuel, auprès de laquelle les thèses des "Verts" actuels paraissent bien timides et bien pâles. A mon avis, si l'humanité veut survivre, ce ne sera que par un retour au végétarisme de ses origines. (CALQUE 6.2)
Comme le disait Héraclite, "la santé de l'homme est le reflet de celle de la Terre": force nous est de constater que l'une et l'autre sont bien compromises par le comportement carnivore et agressif des non-végétariens. Il faut en effet autant de combustibles fossiles pour fabriquer la nourriture moderne qu'il en faut pour chauffer les maisons ou propulser les voitures. Et il faut autant de matières premières pour l'alimentation industrielle que pour fabriquer des voitures ou des machines. Cette industrie alimentaire utilise 20 fois plus d'eau que les ménages: il faut 400 litres d'eau par heure, 24 heures sur 24, pour faire face aux besoins alimentaires d'une seule personne. La production de boeuf nécessite 80 fois plus d'eau que celle des pommes de terre ou des bananes. Le bétail contribue bien plus à la pollution de l'eau que toute l'industrie et tous nos égouts combinés. La production, le transport, la préparation et la vente des aliments absorbent environ 16,5 % de toute l'énergie des Etats-Unis, où 75 % de l'alimentation est d'origine industrielle.
Il a été calculé qu'il suffirait de 5 % des surfaces arables si la population des Etats-Unis adoptait le régime végétarien, et cela en agriculture dite biologique, sans produits chimiques artificiels. Un programme de reboisement massif pourrait alors être entrepris. Le meilleur rendement alimentaire à l'hectare est obtenu par les vergers. Les routes pourraient être plantées de noyers et de châtaigniers : une double rangée de ces arbres, sur une distance de seulement 16 kilomètres, correspondrait déjà à une surface de 46 hectares. Les arbres fruitiers peuvent participer au reboisement, avec les mêmes avantages écologiques de conservation de la couche d'humus. Une société entièrement nouvelle pourrait se dégager du chaos actuel si les choix fondamentaux étaient acceptés, comme le comportement végétarien.
Un auteur américain resté inconnu, Bruno Schubert, avait publié en 1967, en Californie, un petit livre excellent, qui démontrait comment un changement alimentaire de ce type, accompagné d'une réforme économique proche des thèses de l'économie franche de Gesell ou de l'économie distributive de Duboin, pouvait transformer la société et la conduire vers un âge d'or inespéré. Ce livre est introuvable maintenant mais j'en ai fait la traduction française il y a quelques années, à toute fin utile. Le manuscrit est chez un petit éditeur parisien, "Le Courrier du Livre", qui n'a toujours pas pu le faire paraître, malheureusement. Son titre: "La Survie de l'Humanité". Il est rare de nos jours de trouver réunis, dans un ensemble rationnel, les réformes économiques, écologiques et alimentaires, indissociables en fait. Cela pourrait devenir la base d'une nouvelle discipline de synthèse, peut-être d'une "éconologie sociale".
Il faut en effet tenir compte en même temps de facteurs tels que le genre d'alimentation, la structure de propriété de la terre, la redistribution du revenu national, l'équilibre et la conservation des ressources naturelles, tant animales que végétales et minérales, si l'on veut faire une écologie digne de ce nom. C'est pourquoi, sachant que sur la surface de 5 terrains de football, cent personnes peuvent vivre de graines germées mais seulement deux avec de la viande de boeuf, je maintiens que le végétarisme est la clé du problème planétaire et donc de la survie de notre espèce.
Mais il nous faut maintenant dire un mot du tiers monde, qui est pour la société ce que la maladie est pour l'individu ou la pollution pour l'environnement, c'est-à-dire la démonstration criante d'un échec, d'une erreur fondamentale. Car lorsqu'il est question de destruction de l'environnement et d'atteintes à l'homéostasie planétaire, c'est à cause de ce qui se passe dans le tiers monde, considéré sous le même angle que l'environnement, c'est-à-dire comme un réservoir naturel pratique, pour une prise au tas et un saccage sans aucuns scrupules. (CALQUE 6.3)
C'est ainsi que 50 hectares de forêt tropicale humide disparaissent du globe toutes les MINUTES, pour faire de la viande et rembourser des dettes imaginaires, des écritures abstraites, menaçant ainsi l'approvisionnement de l'humanité en oxygène. C'est pourquoi les végétariens anglais affirment que la viande n'est pas seulement un meurtre, c'est un suicide. (CALQUE 6.4)
Le désastre écologique du carnivorisme ne concerne pas seulement le tiers monde. La désertification du sol grâce auquel nous existons est en cours aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis. Pour ce pays par exemple, nous citerons quelques données d'un article paru dans la revue mensuelle américaine "The Atlantic" en novembre 1989 sous le titre "Back to Eden", par Evan Eisenberg.
Cet article rend compte des analyses du généticien Wes Jackson, qui a fondé en Arkansas un "Land Institute" qui prône l'abolition de l'agriculture actuelle et le retour à la prairie de graminées sauvages. Le processus d'évolution qui a commencé il y a 400 millions d'années pour aboutir aux espèces actuelles s'est inversé il y a 10 000 ans environ, avec l'arrivée d'une forme de vie appelée "le paysan". Le soc de la charrue a sans doute plus privé d'avenir les futures générations que l'épée. La prairie vit du revenu de ses intérêts, tandis que le champ de blé vit sur le capital. Aux Etats-Unis, un tiers de l'humus a déjà disparu, brûlé par l'inondation chimique. En 1948, il fallait 7 500 tonnes d'insecticide pour ne laisser aux insectes que 7 % des récoltes. En 1988, 40 ans plus tard, les insectes en consomment le double malgré dix fois plus d'insecticides! Tout cela pour la viande, puisque 88 % de toute la matière végétale ainsi obtenue sert à nourrir les porcs, les boeufs et la volaille. Si 4 millions de paysans américains ont quitté la terre depuis 1938, ce n'est que pour laisser la place à des entreprises de destruction agricole toujours plus performantes, qui exportent leurs méthodes et leurs produits chimiques, et même leurs semences traitées par la biotechnologie, vers le tiers monde. Ajoutons le fait qu'actuellement nous voyons des régions entières privées d'eau potable en raison de pollution par nitrates et lisiers; ainsi que des épidémies d'encéphalite chez les bovins ingérant des déchets animaux comme nourriture...
(Calque 7.1)
Ce titre peut surprendre mais n'est que le reflet lapidaire d'une réalité concrète et mesurable, que le schéma fondamental suivant illustrera clairement. Le tiers monde meurt de faim pour que les pays riches meurent de pléthore. Toutes justifications hygiénistes ou autres du végétarisme mises de côté, cette seule constatation a suffi pour ouvrir les yeux et le coeur de nombreux végétariens.
"Le bétail des pays riches mange autant de céréales que les Indiens et les Chinois réunis. Il faut en effet une moyenne de 7 kilos de denrées alimentaires consommables directement par l'homme pour obtenir un seul kilo d'aliment d'origine animale." (Sauvez votre Corps, Dr. Kousmine, p. 215). Un atelier géant de Californie groupant 100 000 bovins consomme chaque jour 850 tonnes de maïs, de quoi nourrir 1,7 millions d'Est-Africains (ibid.).
La moitié de l'eau des Etats-Unis sert à engraisser le bétail à viande, soit 5 fois la consommation de la population du pays, avec 20 fois plus d'excréments et 85 % de perte d'humus. Ce qui se passe dans les pays pauvres eux-mêmes, non seulement pour se nourrir mais pour payer une dette purement comptable, c'est-à-dire des écritures de crédit bancaire créé ex nihilo à 90 % et cependant assorti d'intérêts non encore créés, est encore bien pire. Il faut en effet, comme indiqué précédemment, une moyenne de 5 mètres carrés de forêt tropicale à défricher pour obtenir en viande l'équivalent d'un hamburger toxique.
Le problème de la faim dans le monde est faussé à la base dans la mesure où il n'est pas tenu compte d'un éventuel retour au végétarisme, souvent traditionnel dans les sociétés du tiers monde. Importer d'Ethiopie, en pleine famine, la nourriture du bétail à viande revient, d'une manière indirecte certes, à retirer le pain de la bouche des exploités et à les pousser à tous les extrêmes, dont la mort. C'est pourquoi je pense pouvoir affirmer que les pays carnivores ont une conduite anthropophage à l'égard du tiers monde, uniquement pour des satisfactions d'ordre gastronomique. Les pays de l'Est, l'URSS en particulier, achètent sur le marché mondial d'énormes quantités de céréales (52 millions de tonnes en 1984 pour l'URSS), dont une grande partie alimente leurs animaux à viande. (7.2)
Dans les pays industrialisés occidentaux, seuls 22 % des céréales sont utilisés pour l'alimentation humaine, alors que dans les pays en développement ce taux est de 87 %, selon la FAO (chiffres de 1981). La Suisse importe chaque année 1,4 million de tonnes de céréales, dont 71 % pour les animaux de boucherie. Il suffirait que les Etats-Unis, par exemple, mangent 10 % de moins de viande pour que 60 millions de personnes ne meurent pas de faim (valeur citée par le Dr Christian Schaller dans la Tribune de Genève du 30 novembre 1989 et dans "Le Lien" de ce même mois). (7.3)
René Dumont affirme qu' "avec notre façon actuelle de nous nourrir, nous sommes devenus de véritables cannibales". Il souligne par exemple que la production de viande absorbe en céréales ce qui aurait pu nourrir 2 milliards d'êtres humains, cela chaque année !
(7.4) Avec la quantité de céréales que l'on utilise pour nourrir les animaux d'élevage dans les pays occidentaux, on pourrait nourrir toute la population du globe. 1 seul hectare donne 7 800 000 calories avec du pain, 3 millions avec du lait mais seulement 121 576 avec de la viande. En termes de protéines, cela correspond à 255, 153 et 13 grammes respectivement (Dr Schlemmer).
(7.5) Tragédie mondiale : 300 Boeing Jumbo s'écrasent chaque jour. Plus de 500 millions de personnes sur cette planète sont gravement sous-alimentées et 40 millions meurent chaque année d'inanition ou de maladies de carence alimentaire. C'est l'équivalent du naufrage de 300 Jumbo-Jet par jour, sans survivants. Ce prospectus de la Société végétalienne anglaise vise non seulement à l'abstention de la viande mais à celle de tous les sous-produits animaux, comme les oeufs, le fromage et le lait. La documentation des "Vegans" est très bien faite et approfondit le débat ouvert par le lacto-végétarisme courant. En quatre images, le circuit du lait en poudre est dénoncé ici: "Votre bébé n'a pas le droit de manger les cacahuètes que vous cultivez parce que nous devons les exporter....afin d'engraisser les vaches européennes, pour qu'elles puissent donner plus de lait que tous les gens riches ne peuvent en consommer.
Qu'est-ce qu'ils en font alors ? Eh bien ils le transforment en poudre et le renvoient ici pour alimenter votre ..." Mais le bébé du tiers monde est mort de faim entre-temps. De toute façon, le lait en poudre n'est pas approprié pour l'alimentation des enfants.
(7.6) L'ordre injuste du monde est bien illustré par ces graphiques. Moins de 1 % de gros propriétaires brésiliens possèdent 46 % des terres, tandis que 89 % de petits propriétaires n'en ont que 18 %, le reste (34 % des terres) étant entre les mains des propriétaires moyens (9 %). Quant aux exportations de viande du Brésil, leur croissance est superposable à celle de la "dette" et à celle de la désertification de la forêt amazonienne. Tout cela pour satisfaire la demande en viande des nantis. Cette superposition sera mieux illustrée par la courbe suivante, tirée du Monde Diplomatique.
(7.7-7.8)La faim n'est pas un problème de production agricole puisque par exemple le Brésil pourrait fournir 6 000 kcal par jour à chacun de ses 125 millions d'habitants. C'est un problème de distribution. De 1960 à 1980, les 5 % des plus riches Brésiliens ont vu leur part du revenu national passer de 28 % à 38 %, tandis que celle de la moitié pauvre de ce pays tombait de 17 % à 12 % ! En 1961, 38 % des Brésiliens étaient sous-alimentés (moins de 2240 kcal/jour) mais en 1984 ce taux était de 65 % de la population entière, soit 86 millions de personnes.
(7.9) Pour ce qui concerne la Suisse, peu de gens savent que le tiers de la fameuse "viande des Grisons" vient d'Argentine... La Suisse n'importe que 4 % environ de son fourrage concentré (tourteaux de soja) du tiers monde, le reste venant de la CEE. Or il faut savoir que celle-ci en importe l'équivalent de la production de 10 % de ses surfaces agricoles, soit 18 millions de tonnes en 1984, directement du tiers monde, pour en réexporter une partie en Suisse; qui est donc, d'une manière ou d'une autre, complice de la désertification de ces pays par l'intermédiaire des grossistes pour les chaînes de restauration rapide ou gastronomique, pour les supermarchés etc.
MA FORET POUR UN HAMBURGER ! (7.10) Pour chaque kilo de viande exporté par le Costa Rica, ce pays sacrifie deux tonnes et demie de sa mince et unique couche d'humus. Et plus de mille tonnes de boeuf sont transformées chaque jour dans les McDonald des Etats-Unis.
En 1950, 72 % du territoire du Costa-Rica était boisés. Aujourd'hui, sa couverture forestière n'est plus que de 26 %, 60 000 hectares étant essartés chaque année. Au cours de la première année qui suit l'essartage, il faut un hectare de prairie artificielle pour qu'une tête de bétail mange normalement.
Au bout de 5 ans, la mince couche d'humus est épuisée au point qu'il faut pour chaque animal 5 à 7 hectares. Il suffit ensuite de 3 à 5 ans pour que le désert soit installé. Alors on allume un incendie plus loin: au cours des mois de juillet et août 1989, 59 000 incendies ont dévasté en Amazonie quelque 33000 kilomètres carrés, soit plus que la Belgique. (Tribune de Genève du 1er septembre 1989, p. 7).
Et, toutes les 17 heures, s'ouvre quelque part dans le monde un nouveau McDonald, pour débiter plus de 25 millions de hamburgers par JOUR; ce qui correspond à 125 kilomètres carrés de désert supplémentaire par jour; et à la disparition d'espèces végétales et animales irremplaçables puisque l'on ne connaît guère que quelques centièmes des propriétés biochimiques des plantes et que l'on découvre constamment de nouvelles espèces vivantes dans ce qui reste de surfaces sauvages.
L'accumulation de ces données donne le vertige, tant par leur énormité que par leur absurdité fondamentale. Mais à la source de cette frénésie autodestructrice, il y a toujours les deux pulsions de Freud : être grand et se faire plaisir; c'est-à-dire, en termes macro-analytiques, faire du profit financier et consommer des valeurs marchandes. Ce qui nous reconduit aux motivations individuelles et aux déterminations sociales, économiques et politiques. Si, chaque jour, le tiers monde est en mesure de nous verser 200 millions de dollars d'intérêts, c'est que nous prenons au tas sur lui et que lui prend au tas de l'environnement : le résultat sera le même pour tout le monde, sauf que seule une toute petite partie des hommes en aura profité pour ses plaisirs.
Le comportement végétarien remet en cause l'ensemble de cet ordre injuste et le dénonce car il a autre chose à proposer. Albert Einstein disait à ce sujet: "selon mon point de vue, le mode de vie végétarien, par ses effets physiques sur le tempérament humain, pourrait influencer, d'une manière extrêmement bénéfique, le sort de l'humanité". La réciproque est que le mode de vie non végétarien peut influencer, ce que nous constatons, de manière extrêmement destructive le sort de cette humanité. René Dumont annonce le point de non-retour pour l'an 2000 : si d'ici à la fin de ce siècle le végétarisme n'est pas devenu le comportement normal et conscient des hommes, l'apocalypse aura lieu. C'est peut-être ce que, inconsciemment, la société attend, se sentant confusément tombée dans un monde qui n'est pas le sien. Mais comment retrouver une dimension surhumaine perdue par une chute immémoriale si l'on n'est pas capable de s'harmoniser avec ses congénères et les autres espèces vivantes ?
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- Houston et Null, revue Our Town, 3-9 et 29-10-1978.
- People's Medical Society : MEDICINE ON TRIAL, Prentice-Hall, 1983.
- Tribune de Genève, 6-01-1988, p.3.
- Dr Elmiger : LA MEDECINE RETROUVEE, Lausanne, 1985.
- Dr Chavanon : LA GUERRE MICROBIENNE, Dangles, Paris, 1950.
- Dr Gallagher, in Journ. Americ. Medic. Assoc. 14-03-1964.
- Mitteilungen, 12-1987, Max Keller, 8038 Zürich.
- Dr Samuze, RIRE C'EST LA SANTE, Soleil, Genève, 1986.
Livres non cités mais recommandés à ce sujet :
- Morris A. Bealle: THE DRUG STORY, Biworld Publishers, Orem, Utah, USA.
- Dr K.A. Lasko : THE GREAT BILLION DOLLAR MEDICAL SWINDLE, Bobbs-Merrill Co.,
- Indianapolis, N.Y., 1980.
- Dr R. Kunnes : YOUR MONEY OR YOUR LIFE, Dodd, Mead, New York, 1974.
- Dr R. Mendelsohn : CONFESSIONS OF A MEDICAL HERETIC, Warner, 1978.
- P. Collier et D. Horowitz : THE ROCKFELLERS - AN AMERICAN DYNASTY, 1976.
- F. Lundberg : THE RICH AND THE SUPER-RICH, Lyle Stuart, 1968.
- L. Brown: L'ETAT DE LA PLANETE, Worldwatch Institute, 1989.
- Dr J.A. Scharffenberg: VIANDE ET SANTE, Soleil, Genève, 1985
- Dr R. Ballentine : TRANSITION TO VEGETARIANISM, Himalayan Institute, Honesdale, USA, 1987.
- LE SUISSE VEGETARIEN, Tribune de Genève, 18-08-1988.
- Déclaration de Berne, DOSSIER VIANDE, Vers Un Dév. Solidaire, Lausanne, 06-1988
- CORAN, sourate VI.
- D. Bloud: MANEGE A QUATRE, TdG 25-07-1984, p. 14.
- D. Bloud: L'ALIMENTATION ET L'AGRESSIVITE, TdG 26-04-1984, p. 20.
- Féd. Coop. Migros: LA BONNE NUTRITION, Construire, Lausanne, 25-01-1989.
- D. Bloud - Société Vég. Romande: LETTRE A MIGROS, 25-01-1989.
- N. Oehninger - F.C.M. : LETTRE A D. BLOUD, 20-02-1989.
- VIVRE SAINEMENT NE SUFFIT PAS, TdG, 23-02-1989.
- D. Bloud : VIE SAINE, TdG, p. 44, 08-03-1989.
- SIDA, Science et Vie, Paris, 10-1985.(M. Contig :"SIDA: LA PISTE DU MOUTON")
- SIDA: LE VIRUS QUI S'EVAPORE, TdG, 21-04-1988.
- D. Bloud : VIE SAINE CONTRE SIDA, 24 Heures, Lausanne, 05-03-1987.
- A. Dumoulin: MANIFESTE VEGETARIEN, Soc. Vég. de Genève, 08-1985.
- B. Schubert: SURVIVAL OF MANKIND, 1967 - Trad. fr. D. Bloud : LA SURVIE DE L'HUMANITE, Le Courrier du Livre, Paris, inédit à ce jour.
- D.S. Nelson: THE ECOLOGICAL ASPECTS OF A HYGIENIC/FRUITARIAN DIET, Life on Earth, P.O. Box 872, Santa Cruz, CA 95061, USA - Trad. fr. M. Dégallier et D. Bloud : LES ASPECTS ECOLOGIQUES D'UN REGIME DE SANTE FRUITARIEN, Document-Santé 38, Dégallier, Morges.
- E. Eisenberg:BACK TO EDEN, The Atlantic, nov. 1989
- J.A. Gleizès: THALYSIE OU LA NOUVELLE EXISTENCE, 1300 p., Paris, 1840.
- Dr E. Howell: FOOD ENZYMES FOR HEALTH AND LONGEVITY, Omangod Press, USA, 1980.
- C. Lévi-Strauss: LE CRU ET LE CUIT, Paris.
- Dr E. Bertholet: VEGETARISME ET SPIRITUALISME, Genillard, Lausanne, 1964.
- Dr C. Kousmine: SAUVEZ VOTRE CORPS, Laffont, Paris, 1987.
- Dr C. Schaller: VIANDE, TdG, 30-11-1989.
- Dr A. Schlemmer: LA METHODE NATURELLE EN MEDECINE, Le Seuil, Paris, 1969.
- R. Suzineau : CLEFS POUR LE VEGETARISME, Seghers, Paris, 1977.
- The Vegan Society Ltd., 33-35 George St., Oxford OX1 2AY, Royaume-Uni.
- D. Bloud : EFFET BOEUF, 24 Heures, Lausanne, 21-04-1989.
- D. Bloud : LA FORET POUR QUELQUES BOULETTES, La Grande Relève, Paris, 04-1989.
- AMAZONIE: 59 000 INCENDIES EN 2 MOIS, TdG, p. 7, 01-09-1989.
Autres ouvrages utiles mais non spécifiquement cités
- J. Barkas : THE VEGETABLE PASSION, Routledge & Kegan Paul, London, 1975.
- Dr H.G. Bieler : FOOD IS YOUR BEST MEDICINE, Ballantine Books, 1966.
- Dr Bonnejoy : LE VEGETARISME ET LE REGIME VEGETARIEN RATIONNEL, Paris, 1889 (une photocopie de cet ouvrage a été donnée à la SVG par D.B.)
- Sir William Earnshaw Cooper : LA CULPABILITE SANGUINAIRE DE LA CHRETIENTE (traduit par Margaret Carpenter).
- Dr P. Dauphin: LE FRUIT-ALIMENT, Marseille, 1934.
- P. Desbrosses: LE KRACH ALIMENTAIRE, Rocher, 1988.
- Dr J. Lévy : LA REVOLUTION DE LA MEDECINE, Rocher, 1988.
- Prof. Raoux: MANUEL D'HYGIENE ET DE VEGETARISME, Lausanne, 1881.
- D. Weir et M. Shapiro : PESTICIDES SANS FRONTIERES.
- G. Messadié: L'ALIMENTATION SUICIDE, Fayard, Paris.
- "Voici, je vous donne toute herbe qui porte sa semence sur toute la surface de la terre et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre nourriture." (Gen. 1.29)
- "Dieu fit germer du sol tout arbre d'aspect attrayant et bon à manger" Gen. 2.9
- "Tu pourras manger de tout arbre du jardin" (Gen. 2.15) "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin" (Gen. 3.2)
- "Le sol sera maudit à cause de toi: c'est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Tu mangeras l'herbe des champs." (Gen.3, 17-18)
- "Dieu le renvoya du jardin d'Eden pour qu'il cultive le sol d'où il avait été tiré." (Gen. 3.23)
- "Maintenant tu seras maudit loin du sol. Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et inquiet sur la terre." (Gen. 4.11-12)
- "Tu me chasses aujourd'hui loin du sol arable." (Gen. 4.14).
- "Vous serez un sujet de crainte et de terreur pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui rampe sur le sol et pour tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui rampe et qui vit vous servira de nourriture : je vous le donne comme je l'ai fait des végétaux. (autre traduction : "A tout ce qui remue et qui vit je donne pour nourriture toute herbe jaunissante. Je vous donne tout." TOB). Toutefois vous ne mangerez pas la chair avec sa vie c'est-à-dire avec son sang." (Gen. 9,2-4).
- EXCES DE VIANDE : L'épisode des cailles dans le désert. "Ils mirent au tombeau les gens du peuple qui avaient été en proie à la convoitise". (Nombres 11,34).
- LES SACRIFICES D'ANIMAUX NE SONT PAS AGRÉÉS : "Les sacrifices qui me sont offerts, ils les sacrifient et en mangent la chair : Iahvé ne les agrée pas" (Osée 8,13). "La docilité vaut mieux que la graisse des béliers" (I Sam. 15.22) (Osée 6.6)
- SUPERIORITE DU REGIME VEGETARIEN : L'épisode de Daniel (1, 1-21) mis à l'épreuve du régime de légumes sur sa demande. (voir 5.2)